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Un été avec des marchés volatils

MoraBanc 2024-10-15

Le mois de septembre a été marqué par un changement de politique monétaire aux États-Unis et par l'annonce d'un plan de relance économique en Chine. Les banques centrales ont de nouveau occupé le devant de la scène, la Réserve fédérale américaine entamant un nouveau cycle de baisse des taux d'intérêt, réalisant ainsi une première baisse considérable de 50 points de base, en les plaçant à 5 %. En Europe, la Banque centrale européenne a poursuivi son cycle de baisses, réduisant le taux de dépôt de 25 points de base pour la deuxième fois cette année, à 3,50 %, et le taux de refinancement principal de 60 points de base, à 3,65 %. Ainsi, les perspectives monétaires ont marqué un tournant vers des politiques expansionnistes à l’échelle mondiale, avec la prévision de nouvelles réductions progressives vers la fin de l’année.

Même si septembre est traditionnellement un mois défavorable aux revenus variables, les marchés mondiaux ont maintenu une tendance haussière. Malgré quelques premières corrections, la plupart des indices ont clôturé le mois sur une note positive. En Europe, l'Euro Stoxx 50 a augmenté de 0,86 %, tandis qu'aux États-Unis, le S&P 500 et le Nasdaq 100 ont progressé respectivement de 2,02 % et 2,48 %. En Asie, les marchés ont enregistré des résultats mitigés. Les indices chinois se sont démarqués positivement, le Hang Seng augmentant de 17,48 % grâce aux mesures de relance économique mises en œuvre par le gouvernement chinois. En revanche, le Nikkei japonais a chuté de -1,88 %.

Macroéconomie et politique monétaire

États-Unis : La croissance a été modérée au premier semestre, et la demande intérieure privée est restée solide. La croissance devrait se maintenir autour de 2 % au second semestre et un atterrissage en douceur (soft landing) reste le scénario de base. Malgré cela, le risque de récession reste supérieur à la moyenne, car le marché du travail pourrait se trouver à un tournant et une nouvelle baisse de la demande d'emplois pourrait entraîner une nouvelle hausse du chômage.

Marché du travail aux États-Unis

Source : Multi Asset Solutions Goldman Sachs, Global Investment Research Goldman Sachs

Europe : L'économie a connu une croissance proche de son potentiel au cours du premier semestre et devrait en faire de même au cours du second semestre. Les risques ont été orientés à la baisse. Les dépenses de consommation ont diminué jusqu'à présent, mais sur le marché du travail, le taux de chômage est resté faible (6,4 %).

La pression en faveur d'une politique monétaire agressive diminue, la BCE a déjà réduit ses taux deux fois de 50 points de base au total et devrait les réduire encore deux fois cette année.

En Europe, les principaux risques sont une baisse de confiance due à l'augmentation des risques (géo)politiques qui pourraient maintenir le taux d'inflation à un niveau élevé et affecter les investissements.

Chine : Après une croissance supérieure aux prévisions au cours des premiers mois de l'année, la dynamique de croissance s'est ralentie au deuxième trimestre.

Les principaux obstacles à la croissance à court terme sont la crise immobilière et la faible confiance des consommateurs.

En septembre, la Banque populaire de Chine et le gouvernement ont adopté une série de mesures pour relancer l'économie avec l'objectif clair de restaurer la volonté des agents chinois de consommer et d'investir en soutenant le secteur financier, l'immobilier et le marché boursier.

En Chine, faible confiance des consommateurs et faiblesse du marché immobilier

Source: Multi Asset Solutions Goldman Sachs, Global Investment Research Goldman Sachs

Perspectives de marché

En ce qui concerne le marché des revenus variables, nous restons neutres du côté des actifs en raison de données d'activité toujours résistantes, de la poursuite du processus de désinflation, de la croissance des bénéfices et des attentes de nouvelles baisses de taux. Les bons résultats et les prévisions de bénéfices pour le deuxième trimestre de l'année aux États-Unis et au Japon soutiennent également les actifs.

Cependant, le risque augmente avec un marché du travail américain qui commence à s'affaiblir et qui pourrait affecter la capacité de consommation des ménages nord-américains.

Par ailleurs, les paramètres de valorisation des revenus variables au niveau mondial se situent au-dessus de la moyenne des 20 dernières années, menés par le marché nord-américain (principalement par les megacaps). En revanche, en dehors des 7 magnifiques, les valorisations sont plus conformes à la moyenne à moyen terme. En Europe, les perspectives de la zone euro sont moins bonnes que celles des États-Unis.

La faiblesse de la reprise manufacturière mondiale pèse sur les actions de la zone euro.

Les bénéfices des entreprises, la tendance toujours solide de la consommation et du marché du travail, ainsi que les élections nord-américaines sont des éléments clés pour les revenus variables au cours des prochains trimestres.

En ce qui concerne les actifs à revenu fixe, avec les baisses de taux des banques centrales, les taux à long terme ont fortement augmenté, le taux américain à 10 ans passant de 4,46 % début juillet à 3,78 % fin septembre (-68 pb), et en Europe, le 10 ans allemand est passé de 2,60 % début juillet à 2,12 % (-48 bp). Par ailleurs, les courbes se sont également aplaties. Le marché connaît des baisses de taux significatives.

Ce mouvement modifie notre positionnement de positif à neutre, même si nous restons constructifs à moyen terme. Nous serions opportunistes et achèterions si les rendements rebondissaient un peu par rapport à leurs minimums récents, tout en restant prudents en termes de durée.

En ce qui concerne le crédit, nous restons neutres, tant aux États-Unis qu'en Europe. Cependant, la réduction des taux d'intérêt pourrait générer une certaine volatilité si les attentes du marché diffèrent de ce que font les banques centrales.

Aux États-Unis, dans un contexte positif de croissance et de soft landing, les baisses de taux sont favorables au crédit.

En termes de qualité des actifs, les obligations les plus mauvaises (high yield) et celles de rating CCC les plus faibles sont celles qui courent le plus de risques lorsqu'il s'agit d'impayés. Par ailleurs, les spreads de crédit, aussi bien IG que HY, sont très serrés par rapport à la moyenne historique (mais surtout le HY).