Début juin a eu lieu la VIIe édition de la course Vertical dels Isards organisée par Soldeu Esquí Club. Il s’agit de la seconde épreuve comptant pour la Coupe d’Andorre de courses en montagne. La gagnante de la catégorie féminine est notre collègue de l’agence d’Encamp, Imma Parrilla, avec un temps de 46 minutes et 47 secondes, soit 3 minutes d’avance sur la deuxième.
Nous avons demandé à Imma de nous expliquer comment elle parvient à organiser son quotidien et à concilier vie professionnelle, vie sportive et vie de famille.
1. Tu as fait la une des médias andorrans pour avoir remporté la course en montagne La Vertical dels Isards dans la catégorie féminine. Le parcours était de 4850 mètres de distance pour 943 mètres de dénivelé. Comment as-tu vécu cette course et quelle a été ta stratégie pour y faire face ?
J’avais déjà fait cette course l’année dernière. J’en connaissais donc le parcours, très « vertical », puisque le départ se fait dans le village de Canillo et l’arrivée sur le pic de Llempo. La compétition a été très rude, car la deuxième sur le podium me suivait de près. J’ai donc dû partir sur un bon rythme dès le début !
Les courses « verticales » sont particulièrement redoutables dès le départ : beaucoup de dénivelé sur très peu de distance. Personnellement, je profite davantage des trails qui se font sur un parcours plus long.
2. Comment t’entraînes-tu pendant la semaine ?
Je vais courir en montagne ou je fais une sortie à vélo dès que je peux. En hiver, je fais également du ski de randonnée. Tout dépend des semaines et du temps que j’ai.
3. Comment t’organises-tu pour avoir le temps de t’entraîner en plus de ton travail et des tâches domestiques/familiales ? Cela requiert probablement beaucoup de discipline et de méthode…
Le secret est de tirer profit de n’importe quel moment libre. Comme tu le dis, entre le travail, ma fille et la maison, les choses sont compliquées. J’ai toujours mon sac avec moi dans la voiture et je profite de tout moment de liberté. Généralement, c’est à midi, le matin avant d’aller travailler ou encore le soir, cela dépend des jours.
4. Quelle est ta routine la veille d’une course ?
Normalement, je prépare toutes mes affaires (vêtements, chaussures, nourriture) et j’essaye de me reposer et d’aller me coucher tôt.
5. Fais-tu très attention à ton alimentation ?
J’ai toujours mangé de façon très saine car cela me plaît. Cela ne représente donc aucun sacrifice pour moi. Pendant la saison des courses, j’essaye toutefois de ne pas faire d’excès de friandises : j’adore le chocolat et les glaces !
6. D’où vient cette passion pour les courses en montagne ?
Je dois cette passion à un collègue de la maison, mon ami Alex Pau. Il m’avait demandé de participer avec lui à un raid interentreprise avec d’autres collègues. C’est comme ça que j’ai commencé à me prendre de passion pour la course. Pendant quelques années, nous avons fait la Desman avec Alex, Jordi Carbone, Jose Lameiro, Josep Lluch, Oscar Aristot, entre autres. J’ai de très bons souvenirs de ces journées de compétition avec eux.
7. Quelle est la course la plus difficile dont tu te souviennes ?
En juillet 2016, j’ai fait la Ultra Mític d’Andorre (110 km). C’est une course très difficile. Il y a beaucoup de dénivelé accumulé. Mais arriver sur le pic du Comapedrosa de nuit et la satisfaction de passer la ligne d’arrivée après tant d’heures d’efforts n’ont pas de prix.
8. As-tu un souvenir ou une anecdote particulière que tu aimerais raconter ?
Lors de la première course longue distance que j’ai faite (la Matagalls Montserrat de 80 km), je n’ai pas bien géré la nourriture et juste au moment de la dernière montée, avant d’arriver au monastère, j’ai « tourné de l’œil ». Lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée, je pleurais d’émotion. Sans mes camarades de courses je ne serais jamais arrivée en haut !
9. Au niveau du mental, comment gères-tu l’épuisement et la souffrance en milieu de course ?
Pendant les courses de courte distance, je gère la souffrance et la fatigue sans problème en visualisant la ligne d’arrivée. Pour les courses plus longues, l’épuisement fait partie de toi et tu y vas au mental. Si tu pensais à ce que tu es en train de faire, tu finirais par te répéter « mais qu’est-ce que je fais ici… ?! ».
Passer la ligne d’arrivée te donne une telle satisfaction que tu oublies toute la souffrance et tu as envie de recommencer !
10. Cet entraînement physique et mental t’aide-t-il dans ton travail chez MoraBanc ?
Bien sûr ! L’assiduité, la persévérance, le dépassement de soi et la motivation sont des valeurs qui font partie de la compétition et de tout ce que nous faisons au quotidien : travail, vie personnelle…
Pour faire notre travail au mieux, nous avons besoin de ces valeurs de dépassement de soi, d’enthousiasme, de motivation, de constance et d’effort.
11. Est-ce que tu as un défi sportif en vue ?
Refaire la Coupe d’Andorre, car elle comprend des courses en tout genre et on retrouve les camarades de compétition, ce qui est toujours un plaisir. Il y a une très bonne ambiance, on profite de nos montagnes et les courses sont accessibles à tout le monde. Chacun à son niveau. Je la recommande. Je fais également le Circuit FER, composé de plusieurs courses en montagne en Catalogne. C’est proche de chez moi et les différents parcours sont très intéressants.